dimanche 26 décembre 2010

Mamma Roma

Mamma Roma

1962
Réalisation : Pier Paolo Pasolini
Scénario : Pier Paolo Pasolini


Synopsis :

Mamma Roma est une prostituée d’une quarantaine d’années. Quand elle parvient enfin à quitter son travail, elle va retrouver son fils Ettore qui a maintenant dans les 18 ans. Ils vont ensembles quitter la « cambrousse » où ils vivent pour aller s’installer dans une banlieue neuve, dans l’espoir de mener une vie idéale. C’est un nouveau départ pour la mère et son fils. Mais si Mamma Roma travaille au marché, Ettore va plutôt traîner des la rue avec les jeunes du quartier, et chercher les faveurs d’une fille, Bruna. Cela va contrarier sa mère.


Critique :

Pasolini dépeint la vie dans une banlieue nouvellement construite. Elle apparaît comme un lieu de rêve en opposition de la campagne où il y a des cailloux, des animaux de partout, même dans les maisons. La banlieue offre du travail. La ville semble s’étendre et gagner du terrain sur cette campagne. Les grandes barres d’immeubles surgissent d’un coup de  terrains verts, vierges de constructions à part des ruines, qui permettent à Ettore de se promener, de s’évader de la ville, de faire la rencontre avec les filles de la banlieue, et en particulier avec Bruna. Cependant cette banlieue invite aussi le jeune Ettore à mal tourner, jusqu’à aller voler dans les hôpitaux pour gagner de l’argent grâce à au revendeur d’un quartier voisin.

           

La transition brutale entre la banlieue et la campagne
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Les Nuits de la pleine lune

Les Nuits de la pleine lune

1984
Réalisation : Eric Rohmer
Scénario : Eric Rohmer


Synopsis :

Louise et Rémi forment un jeune couple installé en banlieue de Paris, à Lognes, ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Rémi, de nature plutôt casanier, a son travail dans cette banlieue où il se plaît très bien. Mais ce n’est pas le cas de Louise qui prend le train de banlieue pour aller travailler à Paris et qui aime sortir dans les soirées parisiennes avec ses amis. Elle a même commencé des travaux dans le studio qu’elle loue dans le centre de Paris pour finalement s’y installer afin d’avoir sa liberté. Le couple va souffrir de cette décision induite par deux caractères opposés.


Critique :

La différence entre la banlieue nouvellement construite et Paris est mise en évidence par cette dualité de caractères et de modes de vie. La banlieue est un bon refuge pour ceux qui veut s’éloigner de Paris, vivre plus au calme. Paris, la ville, offre par contre tous les loisirs, les sorties, les achats, les rencontres possibles… la liberté que peut espérer une jeunesse en mal d’aventure. La distance entre la banlieue et la ville est évoquée. Si Louise ne rentre pas de ses soirées dans la voiture de Rémi ou d’une amie, elle attendra le premier train dans un café. C’est d’ailleurs quand elle va dans un café avant les premières lueurs du jour que l’on voit que la ville ne dort jamais, en particulier les nuits de pleine lune.

Vue aérienne de Lognes, banlieue en plein développement urbain au moment du film



L’ami de mon amie

L’ami de mon amie

1987
Réalisation : Eric Rohmer
Scénario : Eric Rohmer



Synopsis :

Blanche arrive à Cergy-Pontoise pour occuper un poste à la mairie de la nouvelle ville. Elle fait alors la connaissance de Léa, étudiante à Cergy, et de son fiancé, Fabien. Par la suite, elle rencontre Alexandre, jeune cadre séducteur pour qui elle va avoir le béguin. Au fil de sorties à la piscine, au lac, de soirée par-ci par-là, de rencontres et de verres sirotés en terrasses, des couples vont se défaire pour en former de nouveaux.


Critique :

On a dans ce film une image très neuve et très jeune de la banlieue, pleine de vitalité. La jeunesse vient pour le travail, les premiers emplois, les études que la ville offre. Des logements tout neufs, qui se veulent de qualité, sont construits pour accueillir tout ce monde. On n’a pas l’impression de grands ensembles purement construits pour leur fonctionnalité.  Il y a une quantité de loisirs : en plus des parcs et du lac où les personnages vont se promener, se baigner, faire de la planche à voile le week-end, la piscine permet de venir nager aux heures perdues pendant la semaine. On est loin de l’image habituelle que l’on a aujourd’hui de la banlieue parisienne.

           
Cergy-Pontoise, avec ses immeubles de logement, de bureaux, ses commerces et son lac :

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jeudi 23 décembre 2010

Elle court, elle court la banlieue

Elle court, elle court la banlieue

1973
Réalisation : Gérard Pirès
Scénario : Nicole de Buron et Gérard Pirès


Synopsis :

            C’est l’histoire d’un jeune couple, Marlène et Bernard, qui va décider de se marier, de quitter Paris, ville « pourrie » et « dégueulasse », et d’aller vivre « la campagne », en banlieue parisienne, à une heure de voiture. C’est sans compter les embouteillages pour aller au boulot et en revenir. Avec les transports en commun Marlène va y passer 4h par jour, entre le bus, le train de banlieue et le métro. Le couple se voit de moins en moins, s’éloigne de plus en plus. En plus de tout cela, les voisins sont particulièrement et involontairement présents dans la vie du couple. Ils entendent tout.


Critique :

            On a d’abord une image positive de la banlieue : idéale pour le bonheur d’un jeune couple qui veut s’installer. Cependant, la promiscuité avec le voisinage entravera déjà plus ou moins ce bonheur. D’un côté il y a les voisins dont le mari CRS n’arrête pas de s’énerver et de pester contre ces jeunes au moindre bruit qu’il entend. De l’autre, la voisine que se lie d’amitié avec Marlène lui conseillera de ne pas rester comme elle prisonnière de cette banlieue. L’accent est mis sur la routine de la banlieue : les gens vont travailler en même temps (le train est toujours bondé aux mêmes heures), lavent leurs voitures en même temps... Le problème du transport est mis en avant. Le couple passe plusieurs heures par jours dans les transports et lorsqu’ils se voient le soir ils sont trop épuisés de leur journée. Marlène finit par s’endormir dans le train et Gérard prend l’habitude d’attendre que les embouteillages se lèvent en sirotant un verre dans un bar à hôtesses. Le rêve de la vie en banlieue s’effrite peut à peu.

La course pour aller au travail chaque matin
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mercredi 22 décembre 2010

La Haine

La Haine

1995
Réalisation : Mathieu Kassowitz
Scénario : Mathieu Kassowitz et Saïd Taghmaoui


Synopsis :

            Le temps d’une journée, le lendemain d’une nuit d’émeutes, nous suivons trois jeunes de la cité des Muguets à Chanteloup-les-Vignes (78). Ces émeutes faisaient suite au passage à tabac d’un jeune de la cité, Abdel Ichaha, laissé entre la vie et la mort lors d’un garde à vue. Nos trois jeunes, amis d’Abdel, sont Vinz, un juif au caractère impulsif et violent, Hubert, un boxeur qui veut quitter cette cité à tout prix, et Saïd.
            De péripéties en péripéties, le trio va errer de leur cité jusqu’à Paris, toujours suivis par les événements de la veille et un désir de vengeance pour leur ami.


Critique :

            Le film met à nu certains éléments de la cité. Les relations souvent conflictuelles avec le voisinage (tapage), les commerçants (vols), les habitants (voiture brûlées) sont évoquées, montrant une certaine mixité sociale. Les conflits avec la police, les abus, sont également mis en avant. Hubert dit à sa mère qu’il n’en peut plus de cette cité qu’il doit quitter s’il ne veut pas mal tourner comme certains de ses amis. La cité aurait mauvaise influence sur la jeunesse. Mais la cité semble loin de la capitale. Nos trois protagonistes doivent prendre le train pour se rendre à Paris, et qui ils ratent leur dernier train pour rentrer, ils sont « enfermés dehors ».


Lieu du tournage : Chanteloup-les-Vignes, cité de la Noé

Etat des Lieux

Etat des Lieux

1995
Réalisation : Jean-François Richet
Scénario : Jean-François Richet et Patrick Dell'Isola

Synopsis :

Jean-François Richet, enfant de la banlieue parisienne de Meaux, dresse pour son premier film un « état des lieux » de la banlieue aux allures d’un documentaire. Il descend dans la cité, filmer les jeunes qui évoquent les problèmes des études, du travail à l’usine, du chômage… Puis il rentre dans les immeubles, montre les désaccords des jeunes avec les politiques en vigueur, mais aussi leurs préoccupations relevant plus du loisir. Au final la caméra va suivre l’un d’eux, Pierre Céphas. On le voit en famille, à l’usine, avec sa copine. Son caractère impulsif lui vaudra de perdre son travail. S’en suivent les difficultés pour lui de trouver un nouveau boulot. La relation conflictuelle avec la police est également évoquée. Finalement on a un aperçu de différentes catégories sociales qui cohabitent dans la cité. Dans la scène finale, Pierre, qui est fils d’ouvrier, est chez un couple d’amis qui lui montrent les photos de leurs vacances en Thaïlande et en Malaisie. Au sein même de la famille Céphas, l’un des frères de Pierre fait partie de la « racaille », alors que le second ne veut pas se mouiller aux problèmes de la cité.


Critique :

Cet état des lieux donne la parole aux jeunes de la cité. Ceux-ci veulent crier leur désaccord avec les politiques mais se sentent prisonniers de leurs HLM. S’ils descendaient tous dans la rue pour « tout casser » peut être pourraient ils se faire entendre à Paris. Jean-François Richet cherche à exprimer un mal être des banlieues qui se sentent délaissées par les politiques mais aussi par les urbanistes. Enfermés dans leurs cités « dortoirs » il ne leur reste que le travail à l’usine. Certains choisissent même de ne pas travailler ; de toute façon ils « resteraient dans la cité ». Jean-François Richet veut se faire le porte parole d’une jeunesse qui s’ennui dans sa banlieue, qui en a marre et qui a envie de crier.

           

Cité de Meaux
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Mon oncle

Mon oncle
1958
Réalisation : Jacques Tati
Scénario : Jacques Tati, Jacques Lagrange et Jean l’Hôte



Synopsis :
            En marge du Paris traditionnel, la famille Arpel mène une vie à la routine bien huilée dans leur maison toute neuve et remplie de gadgets technologiques. La femme reste au foyer à entretenir la maison, son « intérieur », le jardin, de manière impeccable pendant que le mari travaille dur pour diriger une usine produisant des tubes en plastiques. C’est donc M Hulot, le frère de Mme Arpel, qui va s’occuper de son neveu Gérard Arpel après l’école. Mais si l’enfant préfère l’esprit rêveur et tête en l’air de son oncle au monde aseptisé de ses parents, le modèle que donne monsieur Hulot ne convient guère à M Arpel.

Critique :
Par une mise en scène soignée, Tati oppose avec beaucoup d’humour deux modes de vies. Il se moque du souci de l’apparence qu’ont les « nouveaux riches » qui choisissent la maison individuelle, tandis qu’il caricature le style de vie quasiment bohémien de M Hulot dans un vieux quartier de Paris. Il trace la frontière entre ce vieux Paris et les nouvelles constructions de la banlieue naissante. Dans le vieux quartier, la vie se passe dans la rue, au marché, au bistrot… Alors que dans le nouveau quartier résidentiel, la vie se passe dans la maison, et l’on organise des réceptions dans le jardin pour côtoyer amis et voisinage. Sinon il faut prendre la voiture pour aller au travail ou à l’école.

Il était une fois dans le Bronx

Il était une fois dans le Bronx
1993
Réalisation : Robert de Niro

Synopsis :
            Dans les années 1960, à New York, dans le Bronx, le jeune Calogero vit avec sa mère et son père chauffeur du bus. La mafia sicilienne règne sur leur quartier. Lorenzo, le père de Calogero, veille sur son fils pour qu’il ne soit pas entraîné dans la mafia. Mais, alors qu’il n’a encore que 9 ans, l’enfant va être témoin d’un meurtre commis par le chef de cette mafia, Sonny. Il ment alors à la police et gagne la gratitude de Sonny. Et quand Calogero grandira, son père pourra de moins en moins l’empêcher de fréquenter le milieu.

Critique :
Le film montre la vie dans une rue où règne la mafia. On entre dans le bar qui sert de « siège » à l’organisation criminelle et l’on peut alors en découvrir les ficelles. La rue n’est plus vraiment un espace public. Lorsque des étrangers au quartier la traverse, ils se font insulter voire même battre à certains moments. C’est aussi le cas du bar où s’est établit Sonny. Il n’hésitera pas avec ses acolytes à passer à tabac toute une bande de motards de passages s’étant montrés particulièrement malpolis. La vie se déroule dans cette rue, c’est là que l’on y règle ses comptes. D’où le sentiment d’insécurité partagé par le père et la mère qui surveille Calogero depuis le bus où la fenêtre de l’appartement.

Le quartier prend des allures de ghetto. Il a ses limites au-delà desquelles on se trouve dans un autre quartier où l’on n’est pas les bienvenus. Ces conflits entre quartiers seront remis en cause par une histoire d’amour naissante entre Calogero et une fille noire du quartier voisin lorsqu’il a 17 ans. Cependant cette relation sera compromise par la violence dont font preuve les amis de Calogero envers leurs voisins.

Le quartier de Fordam, dans le Bronx, où se passe le film
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American Beauty

American Beauty
1999
Réalisation : Sam Mendes
Scénario : Alan Ball
Synopsis :
            Dès le début Lester Burnham, le personnage principal du film interprété par Kevin Spacey, nous dévoile l’issue du récit qui se solde par sa propre mort. C’est ce mari et père de famille qui sera tout au long le narrateur, décrivant sa vie dans une banlieue résidentielle américaine. De plus en plus en plus éloigné de sa famille, il va succomber au charme d’une amie de sa fille, tandis qu’une histoire naîtra entre sa fille et le jeune de la famille voisine et que sa femme entamera une liaison avec un confrère à elle. Dans cet environnement pavillonnaire, différents thèmes sont abordés dans l’attente du destin tragique annoncé : la beauté, la conformité, la sexualité, l’autorité…
Critique :
            Le film offre à voir un mode de vie pavillonnaire américain à travers la famille Burnham et de son voisinage. D’une manière générale, on ressent le déséquilibre que ce milieu pavillonnaire provoque sur ses habitants. Le dialogue se perd entre les trois membres de la famille qui cohabitent dans une maison qui semble bien trop grande pour trois. Le père, en mal d’affection, va quitter son boulot pour travailler dans un fast-food, s’acheter la voiture de ses rêves, fumer de la drogue, et entamer un programme de musculation dans l’espoir de charmer la jeune amie de sa fille. Lorsqu’il découvre que sa femme le trompe, il prend cela avec philosophie alors que celle-ci se met à divaguer. Quant à la famille voisine, le fils passe pour un malade mental espionnant les faits et gestes du voisinage avec son caméscope, avant de devenir le petit ami de la fille Burnham. Son père qui est militaire a un sens de l’autorité et de la discipline abusif au point de battre son fils, alors que sa mère semble être continuellement ailleurs.
            Hormis ces situations que l’on perçoit au sein même du foyer familial, la vie pavillonnaire semble de l’extérieur tout à fait charmante. On retrouve tous les codes habituels, les « clichés » que l’on pourrait associer à d’autres images des banlieues pavillonnaires telles que celles de la série Desperate Housewives : la mère de famille taille les fleurs devant la maison, le voisinage fait paisiblement son footing, la rue n’est fréquentée que par les allées venues des 4x4 riverains… Les mal-êtres sont cachés derrière une façade. Il faut montrer une image parfaite au voisinage : « Ai l’air gai Lester » lui demande sa femme alors qu’ils sont à une soirée.

Les vues aériennes ont été prises au dessus de Sacramento en Californie
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